PARIS — A moins d'un mois du premier tour des régionales l'UMP du
Val d'Oise, notamment sa tête de liste Axel Poniatowski, a attaqué
vendredi plusieurs candidats socialistes sur leur passé judiciaire.Le
maire UMP de Franconville (Val d'Oise), Francis Delattre, a tiré la
première salve en demandant au PS de retirer purement et simplement la
candidature d'Ali Soumaré, qu'il qualifie de "délinquant
multirécidiviste chevronné", en invoquant plusieurs infractions,
condamnations et procédures en cours dont ferait l'objet M. Soumaré.Joint par l'AFP, Ali Soumaré a indiqué qu'il allait "contacter son avocat", précisant qu'il ne suspendait pas sa campagne.M.
Delattre avait lui-même été récemment rappelé à l'ordre par le PS et le
directeur de campagne de son parti, Frank Riester, pour avoir comparé
le candidat PS, d'origine malienne à "un joueur de l'équipe réserve du
PSG".Ce dernier a relancé la polémique en déclarant que
"contrairement à l'objectif de promouvoir un jeune de nos quartiers, la
candidature (de M. Soumaré) ne peut être exemplaire". "Elle est
outrageante pour la démocratie", écrit-il dans un communiqué.Et
d'ajouter : "Aussi nous demandons à Martine Aubry, si intransigeante
sur les principes et à M. Huchon, si cynique dans sa stratégie
électoraliste, de retirer la candidature de M. Ali Soumaré".Axel
Poniatowski, tête de liste de l'UMP dans le Val d'Oise, a relayé les
attaques de M. Delattre en se disant "outré" d'apprendre que son
adversaire socialiste est "un repris de justice, multirécidiviste qui
plus est".Soulignant "le caractère infamant" de sa désignation
comme tête de liste, le le secrétaire général adjoint de l'UMP a
rappelé le passé judiciaire d'autres candidats PS en IdF, à commencer
par le président sortant Jean-Paul Huchon."Cette démarche
outrageante n'est pas sans rappeler la situation peu glorieuse du
candidat Jean-Paul Huchon, condamné à six mois de prison avec sursis et
à 60.000 euros d'amende pour prise illégale d'intérêt au bénéfice de sa
femme", écrit M. Poniatowski dans un communiqué."Cette
condamnation n'est en rien anecdotique car elle concerne les fonctions
même de président de région qui se doit d'être insoupçonnable et
désintéressé. Et n'en déplaise à la discrétion de M. Huchon sur cette
affaire, les électeurs sont en droit de connaître la probité de leurs
responsables politiques", selon le député. "Après cela, doit-on
s'attendre à trouver d'autres repris de justice sur les listes PS?
Apparemment, oui!", déclare M. Poniatowski, qui cite deux proches de
Dominique Strauss-Kahn : "Michèle Sabban, (candidate dans le
Val-de-Marne) et Jean-Paul Planchou (en Seine-et-Marne), tous deux
condamnés pour emplois fictifs".Dans les rangs de la majorité de
la présidentielle, André Santini, tête de liste UMP-NC dans les
Hauts-de-Seine, est mis en examen pour "prise illégale d'intérêt",
"faux et usage de faux" et "détournement de fonds publics" dans
l'affaire Hamon. Au PS, seule Anne Hidalgo, tête de liste à
Paris, a pour le moment réagi. "Les bras m'en tombent, je condamne
l'acharnement obsessionnel du maire de Franconville contre Ali
Soumaré", a-t-elle déclaré sur Twitter.